samedi 28 juin 2014

Mon deuxième 600 en deux semaines … dans le cul des chiens (canicule ;-)

Prologue

Mon premier 600 à peine terminé, je pensais déjà à mon deuxième, deux semaines plus tard, et ceci pour deux raisons. D'abord parce que j'aime atteindre les objectifs que je me fixe, ensuite pour accompagner mon pote Yves ainsi que sa blonde qui va tenter sa première expérience de brevet ultra-mongol. Entre temps, deux petits pépins matériels m'ont créé mon lot d'angoisse avant ce nouveau défi. D'abord mon GPS qui s'était éteint de manière bizarre à la toute fin du premier 600, n'a jamais voulu redémarrer. Il se rallumait quelques secondes puis s'éteignait presque aussitôt, bien que je l'avais rechargé à bloc. J'ai lu sur les forums Garmin que la cause était probablement l'usure de la batterie, mon GPS ayant en effet 2 ans et demi, la durée de vie est donnée pour 3 ans, merci la société de consommation. J’ai donc surfé sur le net pour retrouver un kit de remplacement pas trop cher, 25$ sur le site américain NewPower99, en ajoutant autant pour les frais d'expédition rapides, alors que c'est 150$ chez Garmin, la bande d'escrocs ! Ensuite je suis allé porter mon vélo pour une révision de routine chez ma technicienne préférée, Denise Belzil, big boss de Techno-Cycles. Faut juste me checker et me lubrifier le tout que je lui ai demandée, et j'en suis ressorti avec une facture de presque 500 piastres ! En effet, ma chaîne, ma cassette, mon pédalier avaient fait leur temps, je roule trop qu'elle m'a dit ! Mais je n'ai pourtant fait que 6000 bornes depuis le début de l'année, comprenant le training hivernal. Grâce à une job rapide et impeccable de frein, mon vélo était prêt la veille du jour J. Quand à la batterie du GPS commandé le 19 juin, elle est arrivée après le D day ! Heureusement que mon amie Marielle m’a prêté le sien, un Garmin 510 sur lequel il m’a fallu un peu d’adaptation pour le paramétrer à mon goût et charger le parcours du brevet, merci beaucoup, cela m’a été d’un grand secours, je n’avais pas le goût de revenir à l’époque préhistorique des cartes papier.



Étape 1 : St Lambert – St Césaire = 55 km

Nous voilà donc à l’aube de ce samedi 28 juin. Quatorze breveteux-mongols sont présents sur la ligne de départ, incluant un élément (le 5éme ?) du sexe féminin, notre mascotte MC ! Une période de canicule est annoncée pour les prochains jours, de très fortes températures et très peu de vent, sous les 10 km-heure, donc négligeable peu importe la direction. On retrouve les fusées habituelles attendant leur mise à feu, Fred, Alain et Marcel, puis les vitesses intermédiaires avec Jean, Trevor et Ralph, nos 2 anglos de la bande, le père et le fils Clément et enfin notre gruppetto théorique de 4, Marie-Claude, Yves, Gabriel et moi. Rassemblement pour le kodak et le Go est donné pour 5 heures pétantes.



Rapidement nous nous retrouvons les derniers, MC, Yves et moi, Gaby ayant préféré prendre le large, considérant qu’il se fera vite rattraper quand les bosses pointeront le bout de leur nez ! Il fait bon, pas encore trop chaud, l’allure est relax, faut en garder sous la pédale, tel est notre mot d’ordre. J’ai fixé les règles du groupe au départ, les voici :

Mes règles pour rouler en groupe lors d’un brevet (dans l’optique d’un 1200 km)

1- Rouler LSD = Long Slow Distance, ne pas suivre ceux qui roulent plus ou moins vite. Allure à déterminer en fonction des conditions (vent, pluie, nuit)
2- Temps d'arrêt aux contrôles prédéterminés. À ajuster par le groupe en fonction de la forme du moment, plus long ou plus court. Respecter le temps d'arrêt.
3- Pause santé (pipi, étirements, alimentation) tous les 30 kms environ, pas plus de 5-10 minutes.
4- Si problème mécanique ou autre, tout le groupe s'arrête et met la main à la pâte pour résoudre le problème rapidement.
5- Chacun roule à son rythme dans les côtes. Regroupement à certains points déterminés en groupe.

Au km 30, une surprise nous attend, Marcus accompagné de Romain sont venus nous tenir compagnie pour une vingtaine de kilomètres, nous roulons ensemble jusque Rougemont. Ensuite, ils s’en retournent sur Montréal, merci les copains pour ce petit coup d’éclat. Je vide ma vessie par 3 fois, désolé les amis mais je ne transpire pas encore assez. Effectivement, il n’y a quasiment aucun vent, peut-être 5 km-heure, c’est donc aisément que nous rejoignons notre premier check point à l’Ultramar de St Césaire, km 55, il est 7h15. Pause rapide comme convenu.


 Étape 2 : St Césaire – Compton = 125 km

On repart par la piste cyclable longeant les campings, les campeurs s’éveillent, les premiers joggeurs et cyclistes font leur apparition, il est encore tôt. Halte santé au Vélo gare de Granby km 85, agréable endroit avec son lac et son jet d’eau spectaculaire, pause photos. Puis nous retrouvons la 112, son flot d’autos et ses premiers faux plats, faut bien que ça commence à un moment donné. Voici Waterloo puis Eastman, micro pause pepsi au dépanneur, ça commence à chauffer dans les chaumières et il ne faut pas négliger de bien s’hydrater, ce sera l’autre défi de ce 600, en plus de la multitude de côtes. Nous continuons dans les jolis paysages du lac et du mont Orford. Le parcours nous conduit au pied des pistes de skis, MC se sent des ailes dans les premières bosses, elle caracole en tête, les hommes restent bien sagement derrière, le maître mot est LSD, Long Slow Distance, traduction de Ne fais pas le fou et monte en douceur sans forcer. S’en suit l’agréable descente sur Magog km 142 et son inévitable Subway, j’y convie mes 2 compagnons. Nos estomacs réclament leur pitance pour le lunch alors quelques pouces de sous-marin, soupe, yogourt et glace pilée dans les gourdasses, tout le confort nous attend !




Nous reprenons la route, frais comme des gardons, dans les jolis vallons du lac Massawippi, j’adore ce coin. Seule ombre au tableau, si je puis dire, c’est le soleil qui commence à cogner dur aux heures les plus chaudes de la journée car il n’est pas loin de 13 heures. Les bosses se succèdent et nous devons doser nos efforts car ce n’est que le début des hostilités. Après une bonne descente, nous remontons sur Compton, notre 2éme contrôle. Mes 2 amis ne veulent pas s’arrêter trop longtemps car notre temps est compté. Mais juste se bouffer une crème glacée, se refroidir dans le frigo du dépanneur, s’asperger d’eau fraîche en faisant sa folle, n’est ce pas Marie, et 20 minutes s’écoulent facilement.






Étape 3 : Compton – Cookshire = 55 km

La chaleur s’aggrave, il y a peu de zone d’ombre, les côtes s’intensifient, le décor est planté. Plantés tout comme mes 2 acolytes qui ont réduit leur allure dans les monstrueuses côtelettes dont celle peu après Ste Edwige. Pour ma part, je monte toujours régulièrement, à la même allure qu’au début, mon leitmotiv est toujours LSD, traduction de Quand t’arrives en haut de la côte, tu dois pas avoir mal aux pattes ! Dernier toboggan infernal sur la route panoramique 253 sous la grosse chaleur, pour atteindre notre prochain contrôle à Cookshire, au loin nous apercevons le mont Mégantic. Yves et MC décident d’aller à l’IGA car sont plus capables du Subway. Moi, chus encore capab, et surtout pas envie de déambuler et perdre du temps dans le dédale du supermarché, respectons le choix de chacun. Au Sub, je retrouve Gaby qui termine de se restaurer. Il s’est fait décrocher par ses compagnons matinaux, les bosses et une crevaison l’ont laissé derrière la meute déchaînée de Jean, Trevor et Bernard. Pourtant ce dernier ne monte pas très vite non plus, je l’ai vu en action lors du premier 600. RV 17h30 devant le Sub pour reformer notre gruppetto de 4 prévu à la base.





Étape 4 : Cookshire – Lac Mégantic = 93 km

C’est la portion tant redoutée du brevet que nous attaquons, la fameuse route des Sommets. Gaby est parti 15 minutes avant nous de Cookshire, histoire de prendre un peu d’avance car il est vraiment slow dans les bosses, SDLB. En revanche dans les descentes, il déboule, avantage et inconvénient de la loi de la gravité, merci Newton ! Chacun reprend son rythme dans le relief tourmenté. C’est à mon tour de caracoler en tête mais à mon rythme contrôlé. Gaby navigue à quelques centaines de mètres derrière moi. Le couple de Papi et Mamie, comme ils s’appellent eux-mêmes, ferme la marche, appréciant certainement le moment présent dans leur intimité. J’ai la mission de retrouver cette maudite pancarte de la route des Sommets afin de s’y arrêter tous et faire un vidéo souvenir pour la sœur de Marie-Claude. Je ne me souvenais plus qu’elle était si loin, juste avant la grande descente de la Patrie. C’est là que notre groupe se reforme pour tourner un petit film célébrant la fête d’Émilie. Puis c’est à fond les ballons sur la Patrie km 265, je claque des dents, ça s’est rafraîchi sérieusement, il est pas loin de 19h. Arrêt pour tous au dépanneur pour la rituelle boisson gazeuse, pour moi, ce sera Perrier-popsicle, les autres faisant de même avec la variante Pepsi. Après 10 minutes, Gaby et moi sommes prêts à repartir, Yves et MC ne semblent pas pressés et continuent de se prélasser sous les derniers rayons du soleil. Ils nous disent qu’ils nous rejoindront au gîte à Milan car ils ont besoin d’encore un peu de repos. À ce moment, j’ai l’impression que quelque chose ne va pas, nous le saurons plus tard.




Notre duetto continue son chemin de croix vers Notre Dame des Bois et sa côtelette réputée, nous emmenant au sommet de notre brevet à 630 mètres. Arrêt à la halte touristique pour mettre nos lumières, nous habiller flashy et plus chaudement. Ensuite nous poursuivons d’escalader une poignée de côtes avant de redescendre sur Woburn km 300 à la lueur de nos lampions. Plus que 25 kms jusque Lac-Mégantic, nous les franchissons sans forcer. Arrivés au village sinistré il y a presque un an en 2013, nous remontons jusqu’au Tim par un dédale de rues parallèles à la rue principale. Il est 23h30 lorsque nous pointons nos cartes de route. Gilles Coutu est là, attendant sa douce qui va venir le chercher, car pour lui, c’est fini. Il a été victime d’un coup de chaleur, plus d’appétit, plus d’énergie !




Étape 5 : Lac Mégantic - Lennoxville = 93 km

Nous nous enfilons un pepsi, un beigne, un yogourt avant de ré enfourcher nos montures et boucler le dernier 20 km qui nous sépare de Milan km 345 et sa maison Nicholson. C’est Yves qui a dégotté ce gîte historique d’origine écossaise, une opportunité inespérée quand on a appris que tout était booké à Lac Mégantic côté hébergement, pour cause de Tour de Beauce et autres activités cyclistes. C’est vers 1 heure du matin, soit 2 heures plus tard que nos prévisions optimistes, que nous déposons nos vélos dans la cuisine et montons dans nos chambres respectives. Grignotage de fruits, bien appétissant dans leur corbeille, douche rapide, brossage de crocs saturés de sucre, réglage du réveil à 3h45, et c’est parti pour environ 2 heures de sommeil qu’on espère réparateur. À peine couchés, nous entendons Yves et MC arriver, Super me dis-je, ils ne sont pas si en retard que ça. Mais ma joie est de courte durée quand je reçois un texto de mon pote m’annonçant qu’ils ne repartiront pas et qu’il ne faudra pas les réveiller à notre départ. C’est donc l’abandon et je suis fort déçu pour eux mais ils ont sûrement de bonnes raisons, à suivre.

Mon iPhone sonne, c’est déjà l’heure de repartir. Je m’habille, remplis mes gourdasses d’eau fraîche, remballe mes affaires, ré installe ma sacoche sur mon vélo, réveille Gaby qui avait mis ses bouchons et n’avait pas entendu son cadran. Puis je prépare le déjeuner en sortant les assiettes toutes garnies du frigo, gracieuseté de Louise la proprio. Nous avalons une bonne collation composée de fruits, pain aux céréales, fromage, cretons, yogourt, jus mais pas de café, pas le temps ! Vers 4h30, nous sommes prêts à en découdre pour notre dernier 250 km. Photo devant le gîte, post FB à nos partisans et c’est reparti au soleil levant.





Les premiers coups de pédale sont encourageants, pas de douleur latente, les jambes tournent bien. Heureusement car les hostilités recommencent et ne cesseront pas avant le dernier contrôle de Cowansville km 520. Rapidement, Gaby et moi reprenons notre propre rythme, lui est vraiment slow dans les côtes et inévitablement, je le lâche et le perds de vue dans les innombrables bosses qui se succèdent. Bonne descente sur Scotstown, j’attends encore Gaby puis je le reperds aussitôt dans le premier raidillon à la sortie du village. Je repasse au km 375, lieu de l’abandon d’Yves au 600 d’il y a 2 semaines, serait-ce un secteur maudit pour lui ? Je rejoins la route 108, km 385 et m’arrête à nouveau pour grignoter mes bouchées et attendre mon compagnon. Au bout de 15 minutes, toujours pas de Gabriel à l’horizon, je décide alors de rouler à mon tempo jusque Lennoxville car notre temps est compté. En effet, nous devons puncher avant 9 heures, aussi pas question de prendre des risques sur le chrono.

Jusque Cookshire, c’est la pause des bosses mais dans le village, la côte du Subway m’attend de pied ferme. Escaladé à la moulinette comme la plupart, je m’extirpe du patelin et continue ma chevauchée solitaire sur la 108. Toujours avec ma musique entre les oreilles, j’atteins le contrôle de Lennoxville km 420, vers 8h, une heure avant la limite, je suis soulagé. Je rencontre Jean et Trevor au dépanneur, ils se réveillent de leur dodo à Bishop, ils me demandent des nouvelles de notre gruppetto dont je suis le seul arrivant. Je file au Subway pour un deuxième déjeuner bien mérité, en espérant que Gaby va bientôt arriver. Il se pointe 30 minutes plus tard, nous mangeons ensemble. Ensuite nous nous mettons en tenue légère car la chaleur commence déjà à taper, parait que la journée sera plus chaude que la veille selon miss Météo, ça promet !

Étape 6 : Lennoxville – Cowansville = 98 km

Le même scénario de notre duo recommence, dans la première grosse bosse à la sortie de Lennox, Gaby disparaît de mes rétroviseurs. Je continue donc seul et décide de ne plus l’attendre, il me rattrapera sur le plat car je sais qu’il n’est pas cuit, il m’a dit qu’il est en bonne forme, c’est juste son gabarit qui n’apprécie pas quand la route s’incline vers le haut ! Les Clément père et fils me rattrapent soudain par l’arrière, nous échangeons quelques mots et c’est à leur tour de me larguer comme un malpropre dans la bosse suivante, à chacun son rythme, pas de stress pour moi. Il s’en suit une multitude de changements de direction jusqu’au lac Magog, heureusement que j’ai un GPS qui fonctionne bien sinon je ne serais pas à l’abri d’une erreur de parcours. Je rattrape la 112 puis longe le lac Magog ou je me fais attaquer par 3 fois au niveau de mon casque par un carouge, petit oiseau noir à épaulette rouge, qui a la réputation de défendre sa progéniture de manière hystérique. Gaby me contera la même aventure au même endroit et certainement avec le même oiseau ! La confrérie Clément me rejoint à nouveau, ils se sont égarés dans ce labyrinthe de routes, mes craintes étaient justifiées. Je prends leur roue jusque Magog car un léger vent défavorable se fait sentir. Ça fait du bien de se mettre au salon de temps en temps !

Dans la ville animée et déjà surchauffée à cette heure, j’abandonne Yvon et Jacob qui s’arrêtent au dépanneur. De mon côté, je vais retrouver la fraîcheur … d’un Subway, km 450 ! Même cinéma qu’à l’habitude, ça me convient bien, pourquoi changer une routine gagnante. Repas chaud et salé, glaçons au distributeur, toilettes à proximité pour l’inséparable crème à cul et me revoilà frais comme une rose après 30 minutes de pause. Faut tout de même pas traîner car la course contre la montre est à nouveau enclenchée, je dois être à Cowansville avant 15h30. Au dehors, la canicule persiste et signe pour de bon, la difficulté numéro 1 devient la chaleur à combattre, les côtelettes deviennent accessoires ! En parlant d’accessoire en sortant de Magog, la courte mais pentue côte de Southières me fait rattraper Gaby, il m’était repassé devant durant mon arrêt fraîcheur au Sub. On joue à saute-colline sur le chemin des Pères jusque Austin. En parlant de père, il y a aussi le fils, revoilà le duo Clément qui ont la même idée que moi, se rafraîchir dans le frigo d’un dépanneur, en dégustant un bon Perrier bien frais, alors que la température frise les 38 degrés, une vraie sécheuse grandeur nature. Les côtelettes achèvent enfin, encore quelques buttes avant d’arriver à Bolton Est et son spa toujours aussi invitant par cette foutue fournaise. Dernière halte à Lac Brôme pour un pepsi-crème glacée et je déboule enfin sur Cowan la barbare et son contrôle km 518, j’arrive 45 minutes avant l’heure fatidique, ouf !

Toujours la même priorité, faire descendre la température de mon corps car j’ai décidé que la déshydratation ne passera pas par moi aujourd’hui, si proche du but. 30 minutes plus tard, je ressors sous le cagnard, à discuter avec un cyclo qui trouve mon Marinoni bien équipé et qui me demande ce que je fais. Je lui raconte les brevets, le PBP, mais je ne peux lui expliquer pourquoi je fais ça malgré la difficulté. De la pure folie, mon bon monsieur, mais de la folie contrôlée tout de même, faudrait pas s’en rendre malade.

Étape 7 : Cowansville – St Lambert = 88 km

Dernière ligne droite jusqu’à l’arrivée, ça sent l’avoine, je suis motivé, rien ne pourra m’arrêter. Cependant, il faut continuer de pédaler dans ce four thermostat 500 sur la 104, avec la chaleur des moteurs d’auto et le souffle tiède d’un léger vent de sud qui me pousse. J’atteins Farnham ou je m’offre une nouvelle farniente sur un banc à l’ombre au bord de la Yamaska, comme au dernier 600. Je m’allonge même dans l’herbe grasse et je ferme les yeux, qu’il est doux ne rien faire quand tout s’agite autour de soi ! J’en profite pour consulter mon Facebook, j’apprends que Gaby a encore flaté du côté de Lac Brôme et qu’il est arrivé à Cowansville tout juste 5 minutes avant l’élimination ! Moi que le pensais devant, il est derrière moi. Je repars pour un ul-Tim arrêt à St Césaire, km 555, ou je me rafraîchis une fois de plus le gosier et recharge mon corps en sucre et caféine pour une dernière fois.

Pause rapide et je parcours le croche qui évite la 112 par le golf et le rang Double, pour quand même rouler sur la 112 au niveau de Richelieu. Je décide de terminer par la piste cyclable de Chambly, moins bruyante, plus bucolique, plus ombragée, surtout qu’il est presque 19h et que la chaleur commence enfin à décliner. Un dernier Perrier-crème glacée pour rafraîchir ma bouche asséchée à l’Ultramar de Chambly et j’enquille rapido-presto la piste, me permettant même de doubler à vive allure, tous les cyclos devant moi. Côté physique, tout baigne, aucune douleur nulle part, ni aux jambes, ni au cou, ni au cul, c’est l'extase totale ! J’ai juste envie d’en finir car 39 heures de vélo avec seulement 2 heures de sommeil, ça commence à faire dur. Je rejoins Gaétan Boucher, le GPS de Marielle tient bien le coup, c’est là que le mien s’était éteint au dernier 600. Un petit sprint sur le champ de mines de Victoria et zou, je punche à St Lambert, il est 19h53, avant 20h, yes !

Épilogue

Encore un brevet de bouclé, mon 2éme objectif de l’année est atteint. Je suis fier de moi, vu les conditions caniculaires, mais ce sont les aléas des brevets. Chacun est différent et il faut composer avec la difficulté présente, aujourd’hui la chaleur, les autres fois, la pluie, le vent, le froid. Un bon randonneur doit savoir rouler en toute circonstance et surtout adapter son organisme de manière à encaisser les chocs physiques et mentaux.

Yvon et Jacob Clément arrivent 5 minutes après moi, je les pensais aussi devant, c’est dire que j’ai bien roulé depuis Cowansville, ou alors c’est qu’ils se sont arrêtés plus souvent que moi. Sont ben contents d’en finir eux aussi, quoique Yvon me parle déjà du 1000 qu’il pense faire avec la gang du gringos du Saguenay ! Dernier post d’arrivée sur FB pour mes partisans, je les remercie de leur soutien. Ils m’ont encore fait chaud au cœur, par cette canicule, franchement ! Yves m’envoie ses félicitations. J’apprendrai par la suite, son épopée avec MC, leur arrivée tardive à Lac Mégantic, le taxi jusqu’au gîte de Milan et enfin le rapatriement par leur pote Marcus. Quant à Gabriel, il terminera moins d'une heure après mon arrivée. Bravo mon Gaby, toi aussi tu es un champion, même si tu es la lanterne rouge, l'important c'est que tu es allé au bout de toi-même et dans les temps, mission accomplie.

Ainsi s’achève mon deuxième 600 de la saison, il me reste un défi pour 2014, essayer de flirter avec la distance mythique des 1200 km. C’est pour cela que je me suis dessiné mon Montréal-Boston-Montréal, à l’image du Paris-Brest-Paris de 2015. Ce sera aussi 1200 km mais en 4 étapes de 300 km avec dodo au motel à la fin de chaque 300, donc plus relax !


Mais ceci est une autre histoire …


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