samedi 11 juillet 2015

Éclate totale en Mauricie, festival, côtes, vent et perf pour Marielle !

C'est la 2éme année du Festival du Vélo Rural de Saint Élie de Caxton, il se déroule en juillet cette fois-ci, sous la houlette l'ami Luc Arseneault. Des animations culturelles, gastronomiques et sportives s'y déroulent et nous allons y participer dans la joie et la bonne humeur. Pour moi, c'est l'occasion d'un brevet de 200 km pour continuer d'aligner les kilomètres en vue du PBP. Pour Marielle, c'est pour s'éclater dans les grimpettes du Parc de la Mauricie, terrain de jeux du Défi Vélo Mag de Septembre. Pour cette ride, elle est motivée pour suivre les couraillons le plus longtemps possible, résultat des courses, demain. 

Pour l'heure, nous quittons Montréal, noyé dans le trafic, pour rejoindre notre lieu de villégiature à la station touristique de Floribell, charmant endroit situé au lac Bell avec camping et motel au bord de la plage. Installation dans notre chambre 33 vers 17h puis nous allons casser la croûte au Rond Coin avec le traditionnel chili accompagné de gridchiz ! 



Vers 20h, le festival commence par un discours de Luc, un joli texte sur la promotion du vélo, la présentation des festivités et l'annonce d'un invité de marque, un PBPiste de Montréal, c'est bibi ! Mais surtout, il y a la projection du film Marinoni du réalisateur Tony Girardin, présent pour la soirée pour discuter de son long métrage après sa diffusion. Ce film est excellent, il nous montre un personnage mythique, Guiseppe Marinoni, fabricant de vélo, notamment le mien, et accessoirement recordman de l'heure des 75 ans et plus. 



Retour dans notre chambre vers 22h, préparation du matose pour demain puis dodo bien sagement.


Tout le monde sur le pont à partir de 6h, copieux déjeuner et nous rejoignons le Rond Coin distant de 3 km. Marielle y va à vélo pour s'échauffer, je rassemble les affaires et me rend au départ en auto. Regroupement des participants à partir de 8h, Jean du CVRM est déjà là pour les inscriptions, assisté de Luc qui distribue les dossards, 21 pour ma cocoon, 22 pour moi. Marc et sa femme Sonia sont de la partie, ainsi que Yves et Marie-Claude qui arrivent à vélo de Charlemagne, soit une centaine de kilomètres pour se mettre en jambes avec un départ de nuit, ils sont fous ces romains ! Ils vont faire le 200 puis pensent repartir ensuite, à vélo. Cette 3éme partie du programme sera abandonnée, vues les circonstances difficiles du brevet. Il y a aussi Ralph et Gaby, les inconditionnels bouffeurs d'asphalte. Au total, c'est une trentaine de cyclos dont 4 femmes qui s'alignent au départ à la sente des lutins à 9 heures précises. 






Dernières consignes de Jean et Luc puis le peloton s'élance déjà à bonne vitesse. Rapidement, nous sommes à 35 de moyenne en groupe, Ralph et Gaby font un tour en tête et se payent leurs 5 minutes de gloire. Marielle est toujours décidée à s'accrocher au TGV le plus longtemps possible, elle sait que sa portion de prédilection arrive bientôt, les côtelettes ! 



Mes pulsations étant trop élevées à mon goût, je lâche le peloton au km 15, le laissant filer vers l'entrée du parc au km 22 et le début du relief. Mes amis Yves, MC, Marc et Sonia sont déjà derrière, je n'aurai pas l'occasion de rouler avec eux de la journée. 



Me voici donc seul à monter et descendre dans ce magnifique décor sauvage du parc de la Mauricie. 


Je me fais doubler par quelques cyclos dont un qui avait explosé son pneu au passage d'un pont de bois. J'en rattrape aussi un autre, c'est l'incontournable Gaby, le dénivelé ascendant, ce n'est pas sa spécialité. 


Il fait déjà chaud lorsque le ciel se couvre soudainement, quelques gouttes nous rafraichissent. Je grimpe doucement à mon rythme tout en pensant à ma chérie en train de s'échiner avec les rapidos, hargneuse et tenace comme elle est, elle ne va pas lâcher le morceau de si tôt. 

Les côtes et le kilométrage s'égrainent gentiment, je pense aussi à m'alimenter et avalant une banane en roulant. Me voici au km 78, 1er contrôle du chalet de la Rivière à la Pêche. J'avais le mince espoir d'y retrouver Marielle mais leur groupe est reparti depuis 15 minutes lorsque je fais signer ma carte de route. J'engouffre un pain aux bananes et un pepsi pour reconstituer mes forces après l'exercice de grimpettes. Je fais connaissance avec Luc Bouisset, un des rares français du peloton, c'est son premier brevet. Je l'avais en point de mire dans le parc sans pouvoir le rattraper néanmoins. Marc, Sonia puis Gaby arrivent sur mon départ, Luc est déjà reparti, dommage. Le prochain contrôle est à 38 km avec un léger vent défavorable, je vais devoir lutter seul contre les éléments. 

La sortie du parc se fait sur 2 km de route en réfection, certainement pour la rendre plus accessible lors du Défi du Parc. En effet, c'est toujours le bordel à cet endroit lorsque 2000 cyclos envahissent les lieux. Km 109, je franchis la route barrée par 2 murets de béton, même topo que l'année passée. 



À Saint Boniface km 116, voilà l'Intermarché du 2éme check point, sans aucun vélo accoté. Je verse une petite larme en songeant que je ne reverrai plus ma dulcinée du brevet, elle a pris trop d'avance maintenant, surtout si elle roule en peloton. Un kaiser jambon, une salade de pâtes arrosé d'un pepsi et je suis étonné de voir arriver Luc. Il a fait un arrêt Gatorade car la grosse chaleur a eu raison de sa soif. C'est vrai que ça chauffe pas mal aujourd'hui et qu'il ne va pas falloir se déshydrater. Nous mangeons dans une salle climatisée et décidons de repartir ensemble car mister Éole est annoncé sur le prochain stretch qui oblique vers le sud-ouest. 

On salue à nouveau Marc, Sonia et Gaby et voilà les 2 Marinoni frenchies qui moulinent de concert, à se passer des relais dans les rafales de vent. Luc se plaint de son postérieur meurtri sur sa selle synthétique alors je lui vante les mérites d'une bonne selle Brooks en cuir. 



Je pense encore à Marielle, décidément, qui doit se protéger comme il faut au sein d'un peloton emmené par de gros mollets, la chanceuse. Ce scénario va s'avérer exact, sauf qu'elle va souffrir comme jamais, car sa moyenne sera élevée et qu'elle devra combattre la fatigue et la soif pour rester dans les roues. 

Après une bataille échevelée à la Don Quichotte se battant contre des moulins à vent, nous arrivons enfin à la boucherie de Sainte Ursule qui est aussi un dépanneur, km 165. J'amorce l'opération ré hydratation pour terminer en bon état, une bouteille d'eau pétillante, un sandwich jambon à 2 et un magnum aux amandes. Nous allons manger le tout à l'ombre en nous racontant nos vies, se ressemblant sur certains points. Pas de poursuivants en vue, ce coup-ci, on les a mis dans le vent, suivant l'expression consacrée. 



Dernière étape à franchir, un petit 35 km avec un vent plus amical. Encore quelques bosselettes à escalader, ce qui ne remonte pas ben ben la moyenne. Ma prévision d'arrivée se situe vers 19h, merde, j'aurais bien aimé faire moins de 10 heures pour ce brevet. Mais la volonté n'y est pas, je préfère prendre ça relax. 

Enfin Saint Élie, nous atteignons le Rond Coin, chrono stoppé à 10h01, grrrr ! Marielle m'accueille en me racontant ses exploits du jour. Elle a réalisé ce qu'elle avait décidé en s'accrochant à ses 2 chevaliers servants, même si elle en a chié des vertes et des pas mûres. Il faut souffrir pour progresser, ma belle cocoon ! Elle a mis un temps de 8h48, tout compte fait, c'est 1h15 de moins que moi à une moyenne de 27 et la mienne à 23. Comme quoi, rien ne sert de courir, faut pas s'arrêter trop longtemps pendant les pauses.


Je remercie Luc d'avoir bien voulu rouler avec moi, c'est moins pénible que de galérer tout seul, surtout qu'il est de bonne compagnie. Bonne douche froide, repas chili et bonne bibine fraîche, même 2, de quoi requinquer un randonneur un peu émoussé. Je rejoins la table de Jean et Martin pour le débriefing d'après brevet. Jean a fini 4éme avec un temps de 8h15, pas pire pour son âge. Même lui a trouvé difficile ce parcours bien côteux et venteux à souhait, avec presque 2000 mètres de dénivelé. 

Gaby, Marcus et sa femme arrivent un peu plus tard, ils se joignent à nous pour boire une bière, raconter leur journée et avaler un ou deux chilis, n'est ce pas Gaby ! Il reste Yves et MC sur la route dont on reçoit un message FB. Ils nous racontent qu'ils arrivent vers 21h30 et qu'ils voudraient bien un lift pour Montréal. C'est Jean qui se dévouera. 

Quant à nous, nous quittons le Rond Coin et sa soirée festive vers 21h, saluant Luc Arseneault pour l'organisation impeccable de ce festival. Nous espérons qu'il aura pris de bons clichés de cette ride mémorable de vélo. Nous prenons la direction de la métropole en prenant soin de continuer de nous hydrater avec du lait au chocolat et du Perrier. Marielle a du mal à faire un somme dans l'auto, trop mal aux pattes et encore sur l'adrénaline. Quelle journée mémorable aussi pour ma cocoon, encore bravo à elle. Quant à moi, encore un 200 de routine, pas trop magané, juste un peu assoiffé.

À la semaine prochaine pour le dernier 300 de la saison, peut-être avec Marielle à qui ce serait le premier brevet sur cette distance. Elle est à point maintenant, bien en jambes, et avec sa nouvelle selle SMP qui ne la fait plus souffrir.

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