samedi 18 juillet 2015

Faut pas avoir peur de mouiller le (nouveau) maillot !

Dernier brevet officiel du CVRM avant le PBP d'ici un mois, j'ai donc mis le 300 à l'agenda. Malgré une météo annoncée exécrable, je suis motivé pour y participer, contrairement à Marielle qui a eu les boules en voyant les prévisions. C'est vrai que ma cocoon est comme ce petit félin et le dicton, c'est pas un temps à mettre une chatte dehors ! RV sur la voie maritime vers 5h30. Il a effectivement flotté une partie de la nuit, la route est mouillée mais pour le moment, il ne pleut plus. 


L'ambiance est relax parmi le petit nombre de mongols présents. Jean avait prévenu la gang qu'il distribuerait les maillots des Randonneurs Canada pour le PBP. Alors certains sont venus pour le ramasser, comme Bernard et Marc qui en profite pour pédaler un peu avec nous. Nous sommes juste 8 à affronter les éléments, Fred, Gaby, moi-même, 3 cyclos avec de drôles de vélo, novices pour le 300 et enfin 2 inscrits de dernière minute, Olivier J et Yvon. Je ne résiste pas à l'envie d'endosser la tunique unifoliée avec quand même l'inscription Québec sur les côtés, faut pas déconner non plus, et de partir avec. Il me va comme un gant et il sera bien arrosé aujourd'hui pour son inauguration.




6h05, c'est l'heure de se lancer, Fred et Yvon disparaissent en tête, je roule avec Olivier, Marc et Gaby. Les autres cyclos débutants se préparent encore au coup de pistolet. 



J'ai mis mon imper et j'ai déjà chaud. Il tombe une petite bruine qui mouille peu alors au premier arrêt pipi km 22, je me mets en manche courte, même pas peur de mouiller le maillot ! Nous filons bon train sur la 112, emmenés par Olivier et Marc qui roulent un ton au dessus du mien. 

À Marieville, le vent du sud vient à notre rencontre. Je n'ai plus envie de suivre l'allure soutenue et me laisse décrocher. S'accrocher à des wagons plus rapides ou moins rapides sera l'erreur à ne pas faire au PBP alors prenons de bonnes habitudes. Je laisse donc filer, d'autant plus qu'une petite gêne commence à se faire sentir côté droit. Oups, serait-ce la douleur que j'ai ressentie au 200 du FVR qui se réveille. En effet, j'avais forcé dans les côtes en tirant davantage sur les pédales, j'ai peut-être trop tiré. En tous cas, ça y ressemble pas mal. Je prends mon rythme LSD, ce qui atténue le problème. Je rejoins St Césaire km 54 pour 8h15 et mes amis arrivés peu avant. Photos des mongols avec leur nouveau maillot et post FB, ça frime pas mal ! Marc repart pour la métropole, Olivier et Gaby lèvent le camp, je leur dis de ne pas m'attendre, la sélection naturelle doit s'opérer.




J'enquille la piste cyclable toujours sous ce petit crachin typique à la Bretagne, ça met vraiment dans l'ambiance. Ça mouille un peu, c'est normal pour du H2O mais c'est largement supportable. Même que ça me rafraîchit dans cet atmosphère moite introduisant une journée de grosse chaleur. Je rejoins Gaby qui roule doucement, je pense qu'il veut de la compagnie. On discute tranquillement jusque Granby et atteignons les côtes sur notre élan. Scénario maintes fois répété, Gaby derrière, moi devant, comme dans le petit cheval blanc de Georges Brassens. La douleur en haut de la cuisse droite revient et je ne peux forcer de ce côté. Il va me falloir gérer pour le reste de la ride, en espérant que ça ne s'aggrave pas car il reste juste 200 bornes à pédaler. 

Nous voici au 2éme contrôle de Lac Brôme, km 115 vers 11h15, le soleil fait son apparition malgré un ciel chargé de nuages de plomb. Cependant, nous ne reverrons pas la pluie jusqu'à la fin du brevet. Restauration en salle climatisée dans l'IGA, sandwich avec bouillie de jambon, tapioca, jello bizarre aux fraises et Pepsi. 




Bien reloadés, nous continuons notre périple par les côtelettes de la 243. Bolton Pass, Gaby se détache à la faveur d'une descente, bye bye l'ami jusque Sutton. Il est en forme le Gaby ou plutôt est-ce moi qui ne l'est pas ? Je ne m'inquiète pas et je prends ça relax, il faut assumer dans l'adversité et trouver des plans de survie ! Arrêt court et traditionnel à Mansonville, histoire de couper l'étape en 2 et surtout de se délasser les jambes, de s'étirer. Je pense que c'est peut-être une sciatique car toute la jambe s'irradie de temps en temps, comme si les nerfs étaient touchés. Analyse à suivre.

Par un temps lourd et chaud, j'enfile la vallée de la Missisquoi, je me mets à regretter la pluie dans l'ascension de la Scénic. Le gros nuage noir au dessus de ma tête ne se décide pas à percer, je n'aperçois que de l'asphalte mouillée qui me nargue. Consolation dans la descente sur Abercorn, celle-ci est sèche et donc moins dangereuse. 

Rush sur la 139, vent arrière pour rallier Sutton et son subway, km 180, 14h45. Gaby est arrivé depuis un moment, il termine de bouloter, quand je commande mon 6 pouces au homard, hum, c'est presque bon. Une tite soupe, un coke en fontaine, refill de mes gourdasses en glace. Mon compagnon a décidé de rentrer avant 20h30 car les feux d'artifice font fermer le pont Jacques Cartier alors il me délaisse rapidement. Je l'informe que je souffre un peu et que je vais essayer de rejoindre la base comme je peux, il ne s'inquiète pas outre mesure pour moi. À chacun sa merde, après tout ! 

Je prends une bonne pause puis repars par la route 215 Nord avec vent favorable. Ça se corse en rattrapant la 104 direction ouest, zéphyr dans la chnoute, take it easy, mon pote. Cowansville, Dunham, pause crème glacée. Les côtes disparaissent, je n'ai plus à forcer sur mes jambes, la douleur est supportable. C'est toujours la partie que je n'aime pas de ce 300, la route est plate aux 2 sens du terme et ça parait long. J'ingurgite un gel pour me rebooster mais il y a la mention Recovery sur l'étiquette alors ça n'a pas l'effet escompté.

Enfin St Césaire, km 265, il est 19h15, je vais pouvoir me refaire une santé. Un quéteux qui ne sent pas la rose, vient chercher son café à 1 et 25. Je me sens mal à l'aise à commander mes chili, yogourt, thé glacé pour 10 piasses, juste une collation de plus dans ce brevet. Je constate que je suis vraiment un nanti dans cette société, cela me remet les pieds sur terre en songeant que je n'ai pas le droit de me plaindre. Juste une petite douleur physique et je fais ça pour mon plaisir, alors la vie est belle ... pour moi.

Dernière ligne droite sur la 112 bientôt plongée dans l'obscurité. Des nuages menaçants sont encore présents dans le secteur mais ils me laisseront tranquille jusque l'arrivée. Je m'aperçois que je peux rallier St Lambert avant 22h si je maintiens une moyenne de 26, ce que je réalise facilement, le vent d'ouest étant tombé. Dernières fatigantes lumières, je punche à 21h44, juste à temps avant d'entendre pétarader les feux d'artifesse. Mon temps est de 15h39, pas si pire pour l'avoir fait sur une jambe, faut se créer des nouveaux défis. Dernier post Facebook à mes suiveurs et surtout Marielle qui m'ont bien encouragés pendant cette joyeuse ride de 300, je les en remercie. 

Derniers tours de roue jusqu'au condo pour un repos bien mérité. Va falloir rester tranquille pour récupérer, diagnostiquer et trouver un remède à cette douleur de la jambe droite. Massage déjà prévu lundi soir et après ça on verra.

Le prochain objectif officiel est le Paris-Brest-Paris. Ça y est, nous y voilà, après 3 ans d'entrainement assidu. Il va falloir garder la forme tout en reposant la machine. Juste pour être au top, le dimanche 16 août à 18h15. Et là, ce sera le début d'une autre histoire ...

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