samedi 4 juillet 2015

Les records sont faits pour être battus

Suite à mon 600 de la semaine passée écourté pour cause de pluie, j'ai décidé d'inscrire ce brevet de 300 à mon agenda. Cela va permettre de compenser les 400 km non effectués dans mon programme d'entrainement en vue du PBP.




Je profite de cette tribune pour envoyer chier quelques uns de mes détracteurs qui se sont moqués de ma décision de ne pas rouler dans des conditions exécrables. Chacun est libre de choisir ses batailles, merde alors ;-) De plus, le 600 du 27 juin s'est avéré être une vraie galère, cela n'a pas été une partie de plaisir, loin de là. Certains ont même attrapé la crève, d'autres ont terminé très épuisés. En tout cas, bravo à tous ces randonneurs qui avaient choisi de braver les intempéries pour boucler ce dur brevet dans les délais. 



Ceci étant dit, nous voici donc à l'aube du samedi 4 juillet, fête de l'indépendance américaine. 10 mongols au départ de ce 300 de routine, une tite ride pour garder la forme et faire tourner les jambes. Salutations des participants, discussion au sujet de PBP, photo de départ à 6 heures et c'est parti mon kiki. 


La hiérarchie s'établit d'entrée, Fred en tête, reparti pour essayer de casser son record sur 300 soit 10h37, la réponse dans quelques heures. S'en suit Casey Lambert, un gars qui ne paye pas de mine mais qui aligne d'excellents chronos sur les brevets. Il chevauche un Marinoni Piuma en acier Columbus donc assez pesant comme le mien. Ce n'est pas un titane comme le Piuma de Jean qui terminera d'ailleurs aujourd'hui avec lui. Puis suit le reste de la troupe, Ralph, Olivier C, Raymond Choquet, un vétéran des brevets, auteur des parcours que nous suivons à l'année longue, c'est grâce à lui si on en chie ! Il y aussi Serge Martel, Jonathan Daigle dont c'est le baptême du 300, Jean qui nous quittera rapidement, l'ingatigab Gaby et moi-même. 

C'est donc un peloton de 6 unités qui rallie St Césaire au km 54 à une moyenne de presque 29 malgré un léger vent de sud négligeable. Ce sont Olivier et Ralph qui ont tiré le paquet, ils sont en forme les bougres ! Pause rapide, j'ai décidé aujourd'hui de ne pas lambiner aux contrôles, de m'arrêter juste ce qu'il faut, genre à la Dave ! Et pourquoi pas essayer de battre mon meilleur temps sur 300, soit 14h59, loin du temps de Fred mais c'est parce que j'ai pas le même vélo ! De plus les conditions sont excellentes pour bien rouler, temps couvert pas trop chaud pour la saison, pas de vent, pas de pluie prévue, j'aime pas la pluie, dois-je le répéter.

Oliver et Ralph repartent sans tarder, les autres trainent encore dans le dépanneur. Je suis mes 2 acolytes mais pas pour longtemps car je n'ai pas envie de prendre la piste cyclable pour Granby mais la route du parcours officiel. Il y a 1,5 km de moins mais je suis certain que le duo en OR me passera devant à la croisée des chemins, vue leur allure rapide. Je roule donc à mon rythme, j'essaie de maintenir une moyenne de 26 tant que ça ne grimpe pas. Pause photo au Vélogare devant le jet d'eau, km 80. Ce sera un de mes rares clichés du brevet, pas très motivé le gars pour jouer les touristes si je veux faire une performance !



En rejoignant la 112, voilà Gaby et Jonathan qui me rattrapent, on attaque ensemble les premières côtelettes. Voici Bromont puis la côte du chemin Lac Brôme. Gaby a déjà disparu derrière, Jonathan amorce la bosse sur un gros braquet, il me fait un peu peur en ce début de brevet, lui qui ne connait pas le relief. Un grimpeur de poche me dépasse à bonne allure, c'est Serge avec ses petites jambes et ses grosses cuisses poilues, apparement voilà un spécialiste de la côte ! Descend, monte, descend jusque Knowlton et son IGA, km 115.

Regroupement de la gang, Jean vient juste de repartir, il faut qu'il se dépêche s'il veut rattraper Casey. Un Kaiser jambon, une bouillie au tapioca, une salade d'ananas arrosé de Pepsi compose mon lunch, il n'est que 11h et je suis affamé. Pas le temps d'écouter les palabres de Serge sur son BMB de 1912 que je me ré-équipe pour reprendre la route rapidos. Gaby a mis les bouchées doubles pour avaler sa pitance car il tient absolument à me suivre. Zut, moi qui pensait rouler solo. 

Il est parfois difficile à suivre notre Gaby national. Pour mon allure, il roule pas assez vite dans les bosses, il roule saccadé sur le plat, il est hors de portée dans les descentes. On prend chacun notre rythme et advienne que pourra. Nous avons tout de même effectué un MBM ensemble, je commence à le connaitre. 

Escale à Mansonville, km 144, c'est mon 5 minutes de pause ravito avant d'attaquer la vallée de la Missisquoi et sa difficulté majeure en fin de vallée. J'avale mon pain aux bananes avec un fond de Pepsi restant puis repars seul, 5 minutes c'est 5 minutes. Gaby est surpris, il n'a pas terminé son sac de croustilles et son lait au chocolat. Raymond et Serge nous sont passés devant durant la pause éclair mais je les rattrape vite fait, pas de mal, ils se sont arrêtés pour réparer un flat. 

Me voilà enfin seul dans la vallée, personne en vue à l'arrière, je file bon train avec une bonne musique dans les oreilles en atteignant la Scénic. À mi-côte, j'aperçois Serge le grimpeur poids mouche qui tente de me rattraper. Tu m'auras pas mon lascar ce coup-ci, je mets le turbo pour basculer en tête au sommet. Je dévale la descente vertigineuse sur Abercon sans personne à mes basques, je ne reverrais mes poursuivants qu'à Sutton. 

En revanche, Gaby a aussi poussé la machine. À peine installé au Sub de Sutt km 178, qu'il déboule à son tour. Qu'est-ce que t'as pris pour manger ? me demande-t-il comme à son habitude. Il m'impressionne toujours avec ses prises de décision. Hop, hop, on avale rapidement notre boustifaille pendant qu'un courraillon du dimanche ne cesse de nous abreuver de ses exploits sportifs avec son vélo carbone BMC de 2 kilos et demi que j'ai fait tomber sans le faire exprès. OMG, il n'a rien vu et rien ne s'est brisé par chance. Il se calme quand on lui dit qu'on fait 300 bornes, oui oui en une journée, enfin une demie ! 

Remplissage des bidons avec de la glace et c'est reparti par la 215 Nord. Gaby me largue en reprenant la 104, trop fort pour moi avec ce vent de sud maintenant défavorable jusque Dunham. Inévitable pause crème glacée-Perrier à l'Ultramar, km 222, ça permet de couper en 2 cette longue étape de 88 km rejoignant St Césaire. 

J'ai morcelé ce 300 en autant d'étapes que de contrôles sur mon GPS, comme je ferai pour PBP. Je pense que c'est bon pour le moral car je me préoccupe juste du prochain contrôle, avec des stats sur le Garmin, genre distante restante à parcourir, temps à destination. En tout cas, cela fonctionne bien, sachant qu'au checkpoint, je me refais une santé et je me prépare pour la prochaine étape. 

Je galère un peu solo dans les vergers de Dunham puis les plaines de Farnham malgré le vent favorable, je plafonne. Alors je me rebooste avec un gel à la fraise et caféine au niveau de la voie de contournement de Farnham, km 243. Je n'aime pas trop utiliser ce genre de potion magique mais il faut avouer que je repars comme une fusée jusque St Césaire. Cela a pour effet de faire disparaitre les petites douleurs perçues dans mon  corps, cou, jambes, poignets, je me sens comme dopé. Je n'en abuse jamais, c'est la 2ème fois que j'en prends dans toute ma série de brevets de cette année. Faut juste savoir que ça peut m'aider lors de faiblesses passagères. 

Je rejoins Gaby au Tim, km 265, peu avant 18h. Wow, je suis toujours sur une base de 26 à l'heure arrêts non compris, qui se cumulent à 1h30 pour l'instant. D'après ma feuille de route soigneusement calculée, je peux rentrer au bercail pour 20h, Je reprends donc des forces vite fait, une soupe, un yogourt, un thé glacé et nous reclipons aussi sec avec Gaby. 


On dirait que mon boost fait encore effet. Au début de la 112, je laisse Gab filer mais bien vite, je le rattrape et c'est moi qui le tire jusque Chambly avec ce léger vent de face. Ensuite c'est lui qui embraye à 30 de moyenne, à ce rythme, on aurait pu faire moins de 14 heures. Mais les lumières de la banlieue ont raison de notre patience et ce sera un temps de 14h09 à l'arrivée, km 309 à 20h09, record personnel battu de 50 minutes, yes !!! Je suis content de moi surtout que la moitié a été réalisée solo et l'autre moitié accompagnée. 

D'après la dame du dép, 5 cyclos ont déjà pointé avant nous. D'abord et sans surprise, c'est Fred qui a battu son meilleur temps de 1 minute. Puis Casey et Jean qui ont réalisé 11h20, ce qui doit être aussi un record pour eux. Ensuite viennent Ralph et Olivier puis notre duo avec Gaby, meilleur temps pour bibi ! Les records sont faits pour être battus, la preuve en est faite aujourd'hui ! Il reste encore 3 randonneurs après nous, Raymond, Serge et le néophyte Jonathan, j'espère qu'il n'en a pas trop bavé dans les autres côtelettes du parcours. 

On festoie tous les 2 avec un Perrier au citron, c'est la première fois que j'arrive à la fin d'un 300 à la lumière du jour. Ça aurait bien plu à Marie-Claude, ce sera pour la prochaine fois, MC.  Gaby retourne au stationnement ou il réalise qu'il va se faire griller pour les feux d'artifice par Jacques Cartier et qu'il lui faudra prendre la reine Victoria !

Retour condo, texto Marielle qui fait la fiesta en famille et à qui j'annonce la bonne nouvelle. Douche, collation de récupération, encore manger et boire. Première étape du Tour de France à la téloche et zou au lit pour clôturer cette belle journée d'effort et cette autre aventure sur 2 roues. 

À la semaine prochaine pour le brevet de 200 dans le cadre du Festival du Vélo Rural à Ste Élie de Caxton en Mauricie. Si la météo n'effraie pas Marielle ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire