samedi 22 avril 2017

Premier brevet pop avec mon Piuma Ti

Thanks God it's Saturday, c'est jour de brevet! C'est le premier brevet de la saison à part de ça, le fameux populaire destiné a la populasse. C'est aussi la première ride collective avec mon bécyk en titanium, une bonne occasion de mettre à l'épreuve mon agressif Piuma avec ma gang de mongols favoris. Je vais pouvoir tester cette nouvelle monture et savoir si elle répond à mes attentes, soit rouler plus vite sans dépenser plus d'énergie. Mon objectif est de suivre autant que possible quelques cyclos qui d'habitude me larguent rapidement et ainsi d'augmenter ma moyenne sur les brevets. 

Après quelques anecdotes pas racontables avec mon président préféré du CVRM au sujet de parcours GPS et de diffusion sur Facebook, me voilà fin prêt pour le jour J. J'ai seulement quelques centaines de kilomètres sur route dans les jambes à cause de cet hiver qui n'en finit pas de finir, nous sommes au Québec, dois-je le rappeler. Les sensations sur le vélo que Marinoni m'a concocté et livré le 8 avril quoique commandé le 14 janvier, sont bonnes. 

Livraison du Piuma: cycliste heureux

Piuma Ti avec 0 kilomètre

Mon Piuma en titane présente de belles améliorations par rapport à mon Turismo en acier Colombus. La géométrie du cadre est différente, la roue arrière est plus rapprochée du pédalier, ce qui le rend plus réactif au pédalage. Le vélo est aussi plus léger et plus confortable sur route déformée grâce aux propriétés physiques du titanium. Les roues ne sont pas haut de gamme mais font là job pour l'instant. Ce sont des Campagnolo Zonda C17 a jante plus large de 17mm, ce qui confère à mes pneus kevlar de 23, une largeur effective de 24, donc un meilleur confort et un bon rendement. Il a fallu que je retrouve ma position optimale sur le vélo et après quelques tests, celle-ci semble correcte quoique encore perfectible. Ceci étant dit, revenons à notre brevet Pop. 

Samedi 22 Avril, 6h33, mon cadran sur iPhone n'a pas le temps de sonner que je me réveille avant, que voulez-vous, je suis un peu excité d'aller rouler en groupe. D'autres ont des problèmes avec le réveil matin, n'est-ce pas mister Defrag, ce n'est pas vraiment mon cas. Douche, déjeuner et je pars de Verdun avec le bécyk félin dans l'auto délaissant ma chérie au fond de son lit. Celle-ci n'est pas très vélo cet an-ci, elle a jeté ses forces dans la course à pied, ce qui accapare pas mal de son temps. 8h30 au stationnement de la voie maritime, la météo annoncée n'est pas optimum, couvert nuageux avec averses passagères, environ 8 degrés pour la journée avec vent moyen d'ouest. Alors faut quand même s'habiller chaudement mais pas trop pour éviter la surchauffe. Fred et Cath sont déjà arrivés, la vingtaine d'autres cyclos arrive petit à petit. Voilà Jean notre président, t'as pas besoin de ta tuque me lance-t-il chaleureusement, on en reparlera tout à l'heure, quand l'humidité s'abattra sur nos carcasses. Des têtes connues se pointent à leur tour, Ralph, Oliver, Marc, Yvon qui seront mes compagnons pour la journée, ainsi que David et Trevor, nos anglos de la bande. Des nouvelles têtes dont Simon qui est venu avec des amis de son club de triathlon, une bande de maudits français. Martin alias the Yellow Shark et son fixie arrive juste à temps pour être sur la photo et prendre le départ de 9h. 

Le kodak du départ

Consignes avant le départ du brevet

C'est parti, on roule à St Lambert pour le premier brevet populaire 2017, enfin! Ça discute toujours en partant, histoire de se dérider les mandibules et de s'échauffer un peu les mollets en quittant la banlieue sud de Montréal. Comme à son habitude, Fred s'est enfui rapidement devant en solitaire, on ne le reverra plus de la journée. 

Km 12, je suis dans le groupe des poursuivants, une douzaine de zouaves bien décidés à rouler à 30 de moyenne à la sortie de St Hubert par le chemin de Grande Allée. Le reste de la troupe se met en route tranquillement derrière, nous ne les reverrons plus. Le vent dominant sera de côté une bonne partie du parcours puisque nous effectuons un aller retour nord sud avec quelques petites variations est-ouest. 

Km 20, chemin de Salaberry, les relais s'organisent pour faire avancer le groupe a bonne allure malgré les conditions venteuses. Je me retrouve aux avant postes puisque tout va bien, les sensations sont bonnes, les pulsations pas trop élevées. 

Km 28, j'entame mon relais lorsque la féminine du groupe triathlon me double, je lui colle au train sans broncher, emmenant le paquet dans ma roue. Peu après, je reprends le devant de la scène me permettant de monter un faux plat à 30 de moyenne. Pour l'instant, je fais le malin mais je n'oublie pas que la route est encore longue. 

Km 34, on rattrape le bon asphalte de route 219 néanmoins mouillée par un crachin qui nous tombe dessus. Je traîne a l'arrière pour me refaire une santé en avalant une banane. Oups, j'ai jeté la pelure dans les buissons. 

Km 37, à droite toute sur route Principale, vent arrière, on lâche les chevaux vapeurs. Martin sur son fixie va bientôt perdre les pédales à force de mouliner comme un déchaîné. Dans mon dernier brevet pop, c'était dans cette portion que je m'étais fait larguer par les tontons flingueurs de l'époque à plus de 35 km/h. Cette fois-ci, tout va bien et je vais vendre chèrement ma peau si on veut me décrocher. 

Km 46, à droite sur montée de l'Église, faux plat bien éventé, on s'en prend plein la gueule. Tout le monde s'accroche à sa machine en essayant de suivre les plus costauds. Ça décroche par l'arrière, le peloton se réduit, c'est sauve qui peut. 

Km 49, notre parcours est perturbé par un pont barré. Yvon qui connait le secteur, nous conseille de suivre les panneaux de déviation pour reprendre la 223 un peu plus loin. Le vent redevient notre allié, le spinnaker est à nouveau de sortie. Marise la tri athlète, en profite pour devenir la QOM sur un segment Strava à plus de 38 km/h, bravo! 

Km 54, à droite sur la 223 Sud, on dépasse l'ancien contrôle de St Paul aux Noix au km 58, déclassé par notre maître des parcours et repoussé 12 bornes plus loin, va savoir pourquoi. Cela nous fait une étape non stop de plus de 72 km, faut donc pas oublier de s'alimenter en route. Et ne pas omettre de boire non plus, même s'il ne faut pas chaud, les électrolytes dissous dans l'eau de mon Camelbak sont les bienvenus. 

Km 64, St Valentin et sa route des amoureux, notre bande de tri athlètes unis dans l'effort attend une des leurs, victime d'un coup de pompe. Ils nous rattrapent un peu plus loin, bel esprit d'équipe. 

Km 70, deux kilomètres en moins sur la prévision à cause du pont barré, voici enfin le contrôle de Lacolle au dépanneur Axep. Je stoppe mon Garmin, moyenne de 29,4 km/h, pas pire pour ce premier stretch. On se rue dans l'épicerie, tout le monde semble affamé. Croissant jambon arrosé d'un pepsi constitueront de quoi luncher tandis que je n'oublie pas de me faire puncher. On se retrouve dehors pour grignoter, il fait ben frette, sentiment amplifié par nos vêtements humidifiés par la bruine récente. Je discute avec mes compatriotes français, c'est jour d'élections présidentielles en France. L'extrême droite, l'extrême gauche, la droite, la gauche, le centre, toutes les positions géo-politiques sont représentées, les sondages sont très serrés, tout est possible. Qui l'emportera au premier tour car il n'y a que deux places pour le deuxième tour, réponse demain dimanche. (NDLR; ce sera le centriste Macron qui passera avec la fasciste Le Pen). On écourte la pause repas en se disant qu'on aura plus chaud à pédaler. Martin a déjà pris le large en éclaireur. Voici Dave, Trevor et Cath qui se pointent pour pointer, celle-ci me raconte sa déception de n'avoir pu accrocher les wagons dès les premières accélérations du peloton. Je repars avec ROMY (Ralph, Olivier, Marc, Yvon ;-)

Km 78, nous remontons plein nord à présent donc vent de côté la plupart du temps, c'est bien chiant. Marc déraille, deux des tri athlètes nous rejoignent, un des deux perd sa pompe, que de péripéties ! Au km 80, on bifurque plein ouest à nouveau, notre moyenne stagne à 24 malgré notre bonne volonté, Éole ne semble pas décidé à nous laisser établir un record aujourd'hui. 

Km 90, Napierville, on se rapproche du 2éme du contrôle qui n'est distant que de 23 km du premier, mais nom de dieu, qui a fait ce parcours ? On se bouffe encore quelques rafales venteuses et aussi moultes gouttes boueuses, ce qui nous transforme en cyclistes du Paris-Roubaix. 

Km 94, second punch de la journée, je m'enfile une tartelette au sucre à 1$73 qui a dû rester un bon moment sur la tablette tellement elle est sèche. Une bonne rasade d'électrolytes par la-dessus et me voilà revigoré pour l'ultime ligne droite de 45 km. On récupère Martin et on repart à 6 unités, plus motivés que jamais. 

Km 98, on rattrape le rang de Sloan, asphalte merdique combiné à ce maudit vent d'ouest, cela ne fait pas monter la moyenne. Le soleil tente de percer les nuages mais c'est dur aussi pour lui. 

Km 105, à droite sur Montée Monette, wind in the back, woohoo, tout à droite aussi côté cassette, on s'en paye une bonne tranche à presque 40 à l'heure. Ça file et Martin doit bien tourner les jambes à 120 tours minutes sur son fixie. 

Km 109, rang St André, encore et toujours à se battre contre les caprices de ce zéphyr. J'essaie de m'accrocher comme je peux aux locomotives que sont Ralph et Olivier. Soudain Martin met son flasher et s'arrête net, on ne sait pas pourquoi. J'apprendrais plus tard par son récit qu'il a été victime de crampes, manque d'électrolytes d'après lui. 

Km 115, Marc et moi sommes à la peine derrière, un trou se crée. Marcus m'encourage, il n'est pas décidé à se faire larguer alors je sers les dents et nous recollons au paquet. 

Km 121, on retrouve des lieux familiers, St Philippe et sa 217 de marde, le vent redevient notre allié. Ça roule plus facile et je récupère de l'énergie, ça devrait être bon jusque la fin car je connais ce final par cœur, c'est bon pour le moral. J'entends le doux klaxon du son du texto que ma chérie vient de m'envoyer pour me demander des nouvelles. Je lui répondrai plus tard car je suis pour l'instant occupé.

Km 123, bien positionné sur mon Piuma de rêve, j'ai retrouvé des ressources pour mener notre petit groupe jusqu'à la 104 à plus de 30 de moyenne. Vent arrière, y a rien là, me direz-vous. Tout de même, je jubile (jubiler: manifester une joie intense et souvent intérieure). 

Km 127, retour par la 104 puis Taschereau, ça sent l'écurie. Festival des autos, des lumières et des stops and gos. Enfin Pelletier et Provencher, ultime sprint jusqu'au dernier checkpoint.

Km 137, on s'engouffre dans le dépanneur 7 jours, 14h32 quand la madame horodate et appose sa signature sur nos carnets de route. Faudra retirer les 2 minutes à attendre des clients qui valident leur Loto 6-49, peuvent pas aller faire du vélo ceux-là. Je suis bien content d'avoir pulvériser mon temps sur le populaire, 5h30 à 28 de moyenne roulée. C'est vrai qu'on a fait 2 km de moins que prévu, cela fait toute une différence. On se prend un petit égo portrait de groupe, histoire de sceller notre belle coopération. Je remercie tous mes compagnons de route pour avoir contribué à ma performance du jour et plus particulièrement Raph, Olivier, Marc, Yvon et Martin qui arrivera un peu plus tard

ROMY et moi à l'arrivée

Km 140, retour au stationnement de la voie maritime avec Marcus, on parle de nos gros projets de l'année. Pour lui, ce sera probablement un 600 aux États Unis et le 1200 en Ontario. Pour moi, on verra. Le but de la journée était de me tester sur mon nouveau Piuma Ti, mission accomplie avec succès et cycliste enchanté. 

Je fais un premier bilan de mes sensations sur ce nouveau vélo. J'ai bien aimé ses accélérations efficaces et instantanées quand j’appuie sur les pédales, il n'y a pas de perte de puissance si je compare avec mon Turismo. Est-ce dû à mes nouvelles pédales SPD-SL plus chaussures à semelle carbone, la géométrie du cadre du Piuma, la légèreté du vélo ou les roues Campa, sûrement un mélange de tout cela. Très bien aussi son comportement au dessus des 30 km/h, le vélo ne perd pas de vitesse et ne demande qu'à accélérer encore, c'est nouveau pour moi. Enfin j'ai très bien passé les petites côtelettes du parcours, j'étais souvent facile par rapport à mes compagnons, il faudra tester ça dans de vrais raidillons genre la CH, comprendre la Covey Hill.
 
Vivement le 200 de samedi prochain, en espérant le soleil, mais pas trop, jamais content celui-là.

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