samedi 28 avril 2018

Pop 2018, premier morceau d'une fusée à 6 étages

L'ouverture officielle de ma saison de brevets commence presque toujours par le Populaire. Cette année, l'éveil du printemps a été très tardif, il fallait être motivé pour aller s'entraîner dehors, ce que j'ai pourtant fait à quelques reprises en Mars et Avril. Sinon il fallait pédaler chez soi, bien au chaud, comme un hamster dans sa cage. J'ai régulièrement participé à des courses virtuelles sur Zwift, le réseau social des cyclistes et des coureurs à pied. C'est d'ailleurs très bien pour pratiquer les intervalles à haute intensité car l'esprit de compétition reprend souvent le dessus et on oublie surtout le côté chiant de rouler à l'intérieur. 

Course sur Zwift - HI hi hi hi !

L’objectif sportif du moment est de me tester pour voir si je suis capable de refaire l’épreuve reine de longue distance a vélo, soit le PBP de 2019. En effet, mon dos m’a donné quelques inquiétudes fin 2016 puis par intermittence en 2017. J’ai pourtant ralenti la course à pied, pensant que c’était la cause de tous mes maux. J’ai même fait des exercices de gainage cet hiver pour renforcer les muscles autour de mes vertèbres lombaires et dorsales. Mais après des lumbagos répétés, c’est une sciatique qui m’a fait fortement douter de refaire une épreuve de ce genre. Maintenant, je prends cela avec philosophie, je me dis qu’on a l’âge de son squelette et que je vais l’économiser comme je peux, d’autant que la position sur un vélo ne semble pas aggraver mon inconfort. Mon plan de match 2018 est donc d’essayer d’enchaîner les brevets en progression, c’est à dire Pop, 200, 300, 400, 600 et enfin le 1000 km des Coureurs des Bois d’Ottawa, point d’orgue de ma saison, si mon corps le veut bien. 

C’est donc relativement bien en jambes que je m’inscris à ce premier brevet, je l'espère d'une longue série. La météo a encore fait des siennes toute la semaine, alternant pluie et soleil d’une journée à l’autre. À ma dernière consultation du site de Météomerdia, c’est plutôt favorable pour ce samedi, 2 heures seulement de pluie annoncées, je ne vais pas reculer devant si peu d’eau, je ne suis pas en sucre tout de même. Après une douce nuit auprès de ma blonde verdunoise, je me réveille une minute avant mon cadran réglé sur 6h15. Douche pour me sortir de ma léthargie, déjeuner pour emmagasiner quelques calories puis départ en auto vers le stationnement de la voie maritime à St Lambert. Je suis le premier arrivé, je ne serais pas en retard cette fois-ci, comme je le fus l’an passé pour une stupide raison

Les participants se pointent les uns après les autres. D’abord Roger Robert qui a hâte d’en découdre avec l’ami Fred Perman mais celui-ci ne sera pas du party aujourd’hui car en voyage à Malte. Catherine, sa femme, arrive justement a son tour, et nous confirme l’absence de Fred. Roger Rabbit ne fera pas la course avec son lièvre préféré. Il avait pourtant emmené avec lui une bande de copains (NDLR: Christian O., François-Charles M., Thierry M.), 3 gars aux gros mollets chevauchant des vélos carbone, pour lui faire sa fête. Ce sera partie remise, peut-être au 200 de samedi prochain. Les autres cyclos apparaissent tranquillement dans le portrait. Voici Yvon C. qui arrive à vélo de St Jean sur Richelieu, Jean R. notre président du CVRM qui commence sa distribution de cartes postales, Stéphane P. que j’ai dépanné d'une trip la semaine passée lors de ma ride à l’île Perrot, David H.D. et son vélo pliable Brampton, toujours inspecteur Gadget mon ami albertain, accompagné de son chum anglophone Trevor B., un de nos meilleurs rouleurs québécois au PBP 2015. Marc B. est venu nous saluer en touriste, il prend des cours d’informatique pour le fun au collège Champlain juste a côté d'ici. C’est lui qui prend la photo de départ, une chance pour Jean d’être sur le Kodak. Quelques consignes pour les nouveaux venus et c'est parti aux alentours de 9h01. Onze cyclos s’élancent pour ce premier brevet 2018. 

Jean, Cath, Dave

Marc venu en touriste

Onze cyclos au départ du Pop 2018

1ère étape: St Lambert - Lacolle, 73 km. 

Au km 0, Jean s’aperçoit qu’il a oublié ses bidons, il fait déjà la chasse au dépanneur pour récupérer une bouteille de Gars-tout-raide. La bande des rapides à Roger s’installe aux avant-postes, nous arrivons à les suivre grâce aux regroupements des lumières jusqu’à la sortie de la banlieue. En attaquant Grande Allée, km 11, les excités s’enfuient par l’avant, emmenant Stéphane dans leur sillage, combien de temps restera-t-il à leurs basques, bien curieux de le savoir. Le reste de la troupe est le gruppetto que nous formons, Yvon, Cath, Dave, Trevor et bibi, Jean traine à l’arrière comme d’habitude en début de brevet, est-il repassé chez lui pour une gourdasse ? Tel qu’annoncé, de gros nuages de pluie trainent au dessus de nos têtes, prêts à répandre quelques ondées par-ci, par-là. En atteignant le chemin de Salaberry, km 18, c’est chose faite, quelques gouttes humides nous caressent le visage mais ce sera le seul épisode mouillé de la ride, chanceux que nous sommes. Cependant, avec le bas plafond de nuages et la forte pression atmosphérique, mon GPS barométrique délire complètement, souvent Hors parcours me raconte-t-il alors que nous sommes bel et bien sur la bonne route. D’ailleurs mes statistiques d'altitude seront complètement farfelues sur mes compte rendus Garmin et Strava, 862 mètres de dénivelé pour un brevet presque plat. 

Le vent est de sud-ouest, pas trop fort mais présent quand même, il nous oblige à établir des relais pour progresser à allure raisonnable. Yvon s'y colle puis c'est mon tour pour plusieurs kilomètres, je me sens bien alors je reste en pôle position. Puis c'est le tour de Catherine, ce n'est pas très long mais elle veut participer, ce qui est tout à son honneur. Dave et Trevor qui ne nous suivaient plus depuis Grande Allée, effectuent la jonction et participent à notre joyeuse rotation. Les kilomètres s'égrènent ainsi, l'Acadie au km 30, la 219 au km 34. Je profite d'être à la queue pour absorber des bouchées emportées dans ma sacoche de tube, très pratique pour se ravitailler en plein vol. J'apprécie aussi de me faire drafter, mot provenant de l'anglais signifiant aspirer-abriter en jargon cycliste. 

Nous enfilons la route principale vers St Blaise au km 37, Trevor nous tire tout le long de cette route. Pendant ce temps, je papote avec Dave au sujet de son Brampton, drôle de machine pliable à petites roues qu'il a parfaitement réglée à sa position. Il semble cependant dépenser davantage d'énergie que sur un vélo traditionnel, ses pulsations cardiaques sont plus élevées confiera-t-il à l'arrivée. Mais il trouve sa monture plus souple, comparable à un bicycle en titane. Le temps et les kilomètres défilent plus vite lorsque l'esprit est occupée car nous voilà déjà à tourner à droite, montée de l'église au km 46, dans un faux plat bien éventé. Yvon effectue un relais puis j'enchaine en essayant de maintenir le rythme du 26 de moyenne imposée. Un revêtement tout neuf recouvre la route mais le dessous n'a pas été gratté, ce qui rend la conduite désagréable, des vibrations démentes remontent par les roues, le guidon et enfin le corps. Sur cet enfer, ça décroche par l'arrière, nos 2 anglos ont baissé l'allure d'un ton. 

Nous restons 3 à batailler contre les éléments. Yvon, bien en jambes, en rajoute une couche sur le chemin de la 3ème ligne au km 59, nous nous accrochons avec Cath pour rester dans sa roue. Nouveau virage à droite sur la 223, nous voici à St Paul de l'Île aux Noix, vestige de l'ancien check point déclassé pour cause de dépanneur à l'abandon. Encore à droite sur la route de St Valentin appelé chemin des amoureux ... du vent, certainement. Le binôme que je forme avec Catherine, a bien du mal à suivre le rythme infernal de notre leader, quelle force cet Yvon, il écrase les pédales avec une curieuse facilité. Il faut dire aussi que cela fait presque 2 heures et 30 minutes qu'on s'échine sur nos bécanes sans aucun arrêt dans des conditions défavorables. Nos organismes réclament un peu de répit même s'ils sont bien alimentés et bien hydratés. Km 64, sortie de St Valentin, on bifurque à gauche, Yvon s'éloigne pour aller pisser un coup. Cath passe devant mais elle s'aperçoit que c'est ben dur de mener avec ce petit vent du sud, je reprends donc l'initiative de notre duo. Dernier rush jusqu'au contrôle de Lacolle en remontant vers le nord, courant d'air favorable, ça va beaucoup mieux, Catherine a des ailes. 

Enfin nous atteignons le dépanneur Axep au km 73, il est 11h49, moyenne 26,3. Le temps de déposer nos bécyks que Jean se pointe le museau, il a rushé pour nous rattraper, avoue-t-il, seul dans le vent. Puis voici Trevor and Dave qui en finissent avec ce 1er stretch. Ravito à l'épicerie, on se partage 3 petits sandwiches avec Cath, arrosés d'un pepsi, les frenchies d'origine coopèrent, frenchy un jour, frenchy toujours. Michel G. s'est déplacé de St Jacques le Mineur jusqu'ici pour faire un bout de route avec nous, c'est bien sympathique, ça lui fera 100 bornes pour aujourd'hui. Discussion rapide au dehors par un temps humide en grignotant notre pitance. Je prends quelques clichés, histoire de documenter l'aventure. Mais bien vite, on grelotte, la température est quand même fraîche surtout lorsqu'on est mouillé de l'intérieur. 

1er ravito au km 73, voici un invité surprise !

Accident ? Non, vélo pliant !

On se les gèle !

2ème étape: Lacolle - St Cyprien, 21 km. 

Nous repartons après une vingtaine de minutes d'arrêt, je checke par rapport à ma feuille de route, nous sommes à peu près dans les temps. On se réchauffe vite fait en pédalant. Wind in the back, c'est beaucoup plus facile, on dépasse le 30 à l'heure sans forcer. Petit détour par le rang du même nom, soit Petit, tracé par Jean, qui se justifie en me disant qu'il n'y avait jadis pas d'accotement sur la 221. Ce n'est plus le cas maintenant, il l'a vérifié, mais le détour persiste. Yvon a trouvé un nouveau partenaire en la personne de Michel, pour tailler une bavette, comprendre jaser, et ces deux là ne s'en privent pas. Je me demande s'ils s'aperçoivent qu'ils pédalent sur leur vélo ! Un gros nuage noir s'éloigne à notre passage, il remonte vers le nord lui aussi, nous y avons échappé de justesse. 221 donc puis St Joseph et Rang Double au km 83 pour filer vers Napierville. Relais avec Jean à 2 de front, y a personne sur cette route, cela fait monter le cardio, faut bien souffrir un peu dans ce brevet, que voulez-vous. 

J'emmène le paquet à la queue leu leu sur la ligne droite de la 219 achalandée qui nous mène au 2ème contrôle, km 94. 21 bornes en 44 minutes à 28 de moyenne, ouin, une petite étape. Nouvel épisode restauration, tant qu'à être arrêté pour puncher. Je rends la politesse à Catherine en achetant un sandwich aux œufs que nous partageons. J'ingurgite un coke pour apporter des sucres rapides, nous délirons sur 3 cyclistes féminines habillées en orange que Jean aurait bien aimées accompagner, le petit filou. Dave and Trevor arrivent à leur tour mais pour nous, c'est l'heure de repartir. Encore un peu plus de pause que prévu mais ce n'est pas un drame, le vélo, c'est aussi le plaisir de socialiser. 

Coffee time

Michel toujours heureux

Cath buvant son vers ...

3ème étape: St Cyprien - St Lambert: 45 km. 

Sous le soleil revenu, nous repartons par la 221, virage à droite sur le rang St Jean puis celui des Sloan, le vent toujours de sud-ouest, nous nargue sur les flancs. Les locomotives Yvon et Michel poursuivent leur two-men-show en tête. À l'arrière, bien calé dans les roues, je discute avec Jean, j'apprends des choses sur sa vie, c'est drôle, mais cela restera privé. Cath commence a en avoir plein son casque, n'ayant pas beaucoup de millage en longue sortie, il lui manque fatalement de l'essence dans le réservoir. Du coup, comme dirait les français, elle joue à l'élastique en queue de peloton. Jean la ramène par moment. Km 106, à droite sur montée du Moulin, Éole nous pousse dans le dos, j'effectue ma pointe de vitesse de la journée, 42 à l'heure, pas terrible me direz-vous, mais bon, pas de côte, donc pas de descente, alors on fait ce qu'on pneut. 

À l'intersection du rang St André au km 109, nous disons au revoir à Michel, notre accompagnateur du jour, vraiment un charme ce gars-là, j'espère qu'on se reverra l'ami. On file maintenant sur St André en direction de Candiac, l'allure ne faiblit pas, presque 27 de moyenne au compteur. Grand Prix de la Montagne sur l'overpass de la 30 au km 120, Jean passe en tête, c'est qu'il est affuté le gaillard après son stage en haute altitude en Virginie. Plus que 20 bornes, ça sent la fin des haricots. Nous nous retrouvons à 4 pour terminer le travail, Yvon et Jean piquent un sprint sur la 217 rejoignant la 104, j'attends sagement Catherine, légèrement décrochée, pour la ramener. Et ce sont les innombrables lumières de la 104 puis de la 134, aussi appelée Taschereau au km 130, j'ai bien l'impression qu'on a du se farcir toutes les rouges. La moyenne baisse un peu, c'est cuit pour un record de toute façon. Le mien est à 5h30, il est depuis longtemps dépassé, alors je me calme le pompon. Un dernier rush sur Pelletier et l'overpass de la 10 ou je voulais prendre ma revanche sur Jean dans la côtelette. Mais nous l'avons perdu par l'arrière, il est victime d'un flat, si prêt du but, c'est con. 

Arrivée à l'ultime contrôle de l'Uniprix au km 139. Il est 15h10 lorsque la madame appose sa signature sur notre bout de carton bidon, c'est juste pour le fun. Temps honorable de 6h10 pour ce Pop, j'avais planifié 5h53 relax avec 25 minutes d'arrêt total. Mon GPS mentionne 49 minutes de non déplacement, soit 24 minutes en trop, donc 6h10 - 0h24 = 5h46, le compte est presque bon. Je suis satisfait de l'amélioration de ma feuille de route. En effet, j'y ai ajouté une moyenne par section de parcours en plus des moyennes globales, cela permet de raffiner l'allure en fonction du relief, de la probabilité de vent et de la fatigue accumulée. 

Avec Moyenne Individuelle

Collation de lait au chocolat pour fournir des protéines aux muscles en souffrance. Je suis content de mon état de forme, pas de douleurs particulières, mon dos m'a laissé tranquille aujourd'hui, c'est de bonne augure pour la suite. La balade n'est pas terminée pour Yvon qui s'en retourne à St Jean sur Richelieu, une vraie machine à bouffer des kilomètres, ce lascar. Sur ces entrefaites, Jean refait son apparition, ayant réparé sa crevaison promptement, nous rejoignons le stationnement de la VM de St Lambert ensemble. 

3 cyclos radieux

Nous retrouvons Stéphane qui s'est fait larguer comme prévu puis égarer dans la campagne à cause d'un vieux parcours du brevet sur son GPS. Il a retrouvé Dave et Trevor au contrôle de St Cyprien et ils sont rentrés ensemble. Les voici d'ailleurs qui viennent nous saluer, alors que nous rangeons nos vélos. Des nouvelles de la bande des fast and furious de Roger Rabbit, lui et un autre sont taxés d'un temps de 4h47, ce qui est excellent mais pas suffisant pour accoter l'ami Fred avec 4h18 en Septembre 2017 d'après les résultats du CVRM. Pour les 2 autres de la gang des 4, pas de temps officiel, ont-il jeté leur carte de brevet ou se sont-ils évaporés dans la nature, mystère et boule de gomme. 

Pour conclure, ce fut une belle journée à cycler malgré la météo annoncée. Comme quoi, il faut parfois oser et la loterie de dame nature fait le reste. On se dit à samedi prochain pour le 200 pour certains. Dave and maybe Trevor feront aussi un 200, mais ce sera dans le Vermont à Montpelier, cool and nice. Sur ce, je rentre au bercail à Verdun ou je retrouve ma chérie, de retour d'une petite ride pour tester sa nouvelle selle SMP. 

Ciao bye les ami(e)s et à la prochaine.

Mes stats du Pop sur Strava

3 commentaires:

  1. Ah le Lobby québécois du lait fait encore des victimes.
    Pas trouvé de telle références sur Google FR (connecté en FR) comme quoi le Lait au chocolat serait une boisson de récupération. Google Canada fourmille de telles infos.
    De même que si on cherche des informations sur les martiens, on en trouve beaucoup et des convaincantes, pour autant.

    A voir avec attention cette vidéo de nutritionniste (objective)
    https://www.youtube.com/watch?v=nTX5SvXj6ck
    J'y retrouve ma boisson favorite de PBP 2011, non vendue au Québec, mais très efficace pour refaire le pleins de bicarbonate.
    Les boissons sucrées de type canette (Coke, pepsi ...) sont à éviter, sauf jours de fête dés lors que la fête n'est pas quotidienne
    Olivier

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  2. Tu as effectivement bien raison pour les boissons sucrées. Mais que veux-tu, j'aime les bulles et surtout celles sucrées. J'essaye d'éviter en prenant de l'eau à bulle genre Perrier mais quand je suis relativement nase, le sucre me donne un (léger) boost.

    Pour le lait au chocolat, j'y crois un peu ...

    A+ sur les brevets ?

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  3. pour poursuivre un peu sur le lait et le lobby du lait

    https://amelioretasante.com/boire-lait-quotidiennement-provoquer-de-losteoporose/
    https://www.alternativesante.fr/osteoporose/osteoporose-les-produits-laitiers-nos-ennemis-pour-la-vie
    https://www.passeportsante.net/fr/Communaute/ReponsesExpert/Question/douleurs-au-dos-et-calcium-9730

    Et cette superbe vidéo avec des commentaires qui ouvrent la porte sur le doute quant aux bienfaits du lait
    https://www.youtube.com/watch?v=U-evmnmZeoI

    Olivier

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